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Ecolo à gogo

Retour d'expériences sur un mode de vie plus sobre: vers le zéro déchet et le minimalisme. Des conseils pour faire sa transition à son rythme ©crédits photo C. Granet ou autres auteurs

Ma transition écologique et intérieure

Ma transition écologique et intérieure
Ma transition écologique...ou la naissance d'une écolo à gogo!

Tenir un blog, c'est un peu parler de soi...et là je me rends compte que finalement, je n'ai jamais pris le temps d'expliquer comment j'en suis arrivée à devenir cette écolo à gogo qui essaie de tenir ce petit blog! Alors voici en quelques mots bien choisis mon parcours et ma transition écologique mais aussi intérieure.

Au commencement, écologie niveau zéro

J'ai bientôt 42 ans donc si vous calculez bien je fais partie de la génération née dans les années 1980. Je suis donc devenue adulte au début des années 2000. Dans ma famille on a toujours eu un engagement, politique ou militant. Les repas de familles et d'amis ont toujours été animés par des échanges sur les évolutions de la société, les décisions politiques, les questions de justice sociale etc. Mais l'écologie n'avait pas vraiment sa place, ce n'était d'ailleurs pas un sujet...On ne se posait pas de question!

J'ai donc démarré ma vie d'adulte "comme tout le monde", avec la chance quand même de ne pas connaître les fins de mois difficiles. Études supérieures, puis boulot....parcours "parfait", en tout cas sans soucis. Installation dans mon chez moi (avec mon homme) je prends les habitudes de consommation dont j'ai hérité: achats au supermarché, sorties chez IKEA pour me trouver de jolis meubles, une belle déco en mode suédois, déplacements en voitures. Bref, rien ne me destinait à devenir à l'époque une fervente écologiste (et fière de l'être en plus). J'étais engagée politiquement, mais rien de vert....une couleur plus girly m'attirait à l'époque!

"Le marché de la faim" ou le déclic

2005, mon homme et moi élisons domicile à Bordeaux. La voiture est plus souvent remisée car nous habitons à côté du tout nouveau tram à Talence, mais nous poursuivons notre parcours de bon consommateurs: hypermarchés, IKEA, boutiques de vêtements rue Sainte Catherine, fast food font partie de mon quotidien.  Et puis, un jour de 2008 nous décidons d'aller voir un documentaire au cinéma de Pessac. Il s'agissait de "We feed the world" ou "Le marché de la faim" en français (https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18726387&cfilm=115438.html). Ce film, qui se termine par une phrase du PDG de Nestlé disant en gros "De toute façon, l'eau est un produit de consommation comme les autres, on doit donc pouvoir spéculer dessus, la privatiser etc.", nous fait l'effet d'une douche froide.

Monsieur et moi sortons de là, hagards. On se regarde et là on se dit "Qu'est-ce qu'on fait maintenant?".

Nous voila donc partis en recherche de solutions locales pour notre alimentation. Ça tombait bien, il y avait une AMAP pas très loin de chez nous. Nous y découvrons donc l'alimentation bio et locale, l'agriculture paysanne, avec ses difficultés. Le travail de la terre, tellement lié au climat (et à ses changements) etc. Cette expérience va être le point de départ de notre transition écologique.

Bébé 1: on change de braquet

2009: comme toute bonne française qui se respecte, j'ai 29 ans, et donc j'ai mon premier enfant! Une amie, ayant décelé ma transition débutante, m'offre un livre intitulé "Bébé 100% bio"... prémonitoire! J'ai alors découvert qu'il n'était pas nécessaire de tout acheter neuf pour un bébé (malgré les injonctions consommatrices qu'on nous envoie lorsqu'on attend "un heureux évènement"): prêt par des amies, par ma sœur, je n'ai quasiment rien acheté pour accueillir bébé. Côté déco, on a aussi appris qu'il y avait aussi des solutions plus écologiques pour refaire une chambre: enduit à la chaux et peinture non polluante dans la chambre de bébé. Pas moyen de lui créer un environnement toxique.

Je commence aussi à comprendre que le plastique n'est pas fantastique: je me tourne de plus en plus vers des contenants en verre, ou inox.... les petits pots seront plus lourds mais ils seront safe! Me mettant à préparer à manger pour un petit être sans défense, je me tourne également vers les boutiques bio (en ligne d'abord, puis en vrai ensuite) et je découvre aussi qu'on peut fabriquer sa lessive soi même...

Déplacements: de la voiture perso au vélotaf!

Côté déplacements, j'ai aussi beaucoup évolué. Dire que mes déplacements "domicile travail" se faisaient en voiture quand j'étais jeune et innocente! Une fois arrivée à Bordeaux, et ayant quand même été habituée au RER Francilien dans mon enfance, j'ai d'abord opté pour le tram puis le bus (nous n'habitons plus à 2 minutes d'un arrêt de tram). Mais de temps en temps je sortais tout de même mon petit vélo offert par mes parents pour mes 17 printemps....

Et puis est arrivé le jour où, en attendant encore une fois le fameux "bus qui ne passe pas" pendant près de 15 minutes juste à côté de chez moi, j'ai réalisé que dans ce même laps de temps....je serai déjà arrivée au boulot ou presque!!

Illumination dans mon cerveau: j'ai découvert la LIBERTÉ (oui, vous lisez bien), la liberté du cycliste en ville. Finie l'attente à l'arrêt de bus, les voyages debout, secouée par un chauffeur de bus un peu nerveux, et le nez collé sous l'aisselle de mon voisin! Finie aussi la galère des tours de quartier pour trouver une place où garer ma chariotte à moteur (oui parce que moi Môssieur, je n'arrive pas à me "garer comme une merde" https://www.garecommeunemerde.fr/gcum/ ...comme le font tant d'automobilistes indélicats). Ah et puis aussi finie la note de sport....oui parce que du coup avec presque 50 minutes de vélo tous les jours.... plus besoin de cours de step; d'aquabike ou de body j'sais pas quoi!

Et pour ceux qui me diraient "ouais mais moi je peux pas avec les enfants, la crèche tout ça".... et bien....les enfants ont rapidement adoré se retrouver le nez au vent sur mon fidèle vélo hollandais (oui j'ai un peu investi dans un beau vélo qui a la classe!!)!!

Donc aujourd'hui mes déplacements se font à 80% en vélo, y compris quand je vais faire mes courses, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il tombe du sable du Sahara. Et je ne pourrai pas faire machine arrière: je vois aujourd'hui la voiture en ville comme une telle contrainte, que je n'arrive plus à me mettre derrière mon volant pour un petit trajet!

Zéro-déchet, et transition intérieure, l'étape "ultime"?

Nouvelle étape dans ma transition en douceur:  2017 et la découverte du mouvement "zéro déchet", avec le blog puis le livre de la famille du même nom (https://www.famillezerodechet.com/). Je découvre qu'on peut réduire ses achats, réutiliser au lieu de recycler et jeter, mais aussi qu'on a le droit de refuser (refuser d'acheter, refuser des emballages etc.).

Alors évidemment comme toute mère ou femme parfaite qui se respecte, je me suis lancée à corps perdu dans le "tu fais TOUT TOI MÊME"!!! Tout y est passé: cosmétiques, alimentation, produits ménagers....c'est tout juste si je n'ai pas voulu me mettre à fabriquer mes pâtes fraîches, mon pesto tout en préparant ma lessive au lierre. Un peu épuisée par toutes ses missions "impossibles", c'est là que j'ai entamé ma Transition Intérieure.

J'ai accepté que je ne pouvais pas tout faire, que je n'étais pas parfaite, que je ne serai pas 100% zéro déchet et que finalement....ce n'était pas graaaave! J'ai accepté mes erreurs, mes fatigues, mes échecs aussi (oui ça c'était LE sujet pour moi....l'échec n'entrait pas dans les options possibles...j'y travaille toujours).

J'ai fini par comprendre que j'avançais toujours, que j'avais pris un tel recul avec la société de consommation que je pouvais désormais choisir où je plaçais mes curseurs, que tous mes choix étaient conscients.

Donc aujourd'hui je mise avant tout sur l'alimentation (pas ou presque plus de produits transformés), les achats en vrac. Je réalise moi même certains produits d'entretien, et j'en achète d'autres en vrac.  Côté cosmétique, j'ai réduit mes achats au strict nécessaire (savons, shampoing solide) et je fais le reste (déo, dentifrice, crèmes). J'ai retenu ce qui me convenait, et arrêté ce qui ne m'allait pas.... Mais j'ai surtout BEAUCOUP réduit tous mes achats (hors alimentaires) et lorsque je dois acheter, j'opte pour l'occasion, la seconde main. Je me suis inscrite au Défi rien de neuf il y a 4 ans, et je ne ferai pas non plus le chemin inverse. Je réfléchis toujours longtemps avant tout achat, ce qui bien souvent se termine par....aucun achat. J'ai accepté de demander à mes amis, voisins...de me prêter un objet (s'ils en avaient) avant de me précipiter dans une boutique pour acheter un objet dont je n'aurais que rarement l'usage...

Résultat, mon bilan carbone équivaut aujourd'hui à la moitié de celui d'un Français moyen.

Ecolo à gogo, et après?

Ok, donc maintenant que j'ai tout détaillé par le menu, vous pouvez raisonnablement vous demander pourquoi....

Tout d'abord je voudrais simplement montrer que cette Transition est POSSIBLE! Que devenir ECOLO ne veut pas dire s'éclairer à la bougie, vivre dans une grotte, ou comme un amish (vous voyez à qui je pense là?). Ces changements demandent surtout de la volonté, de la patience et un peu de temps.

Je sais bien que mon mode de vie est désormais en décalage avec la majorité d'entre nous, mais il me semble aujourd'hui important de revendiquer le fait que ce mode de vie rend HEU-REUX (oui vous avez bien lu).

Aucune frustration à ne pas arpenter les rayons des supermarchés ou des boutiques de la rue Sainte Catherine. Une certaine fierté de savoir que je peux fabriquer mon pain ou mes produits d'entretien avec 3 fois rien. Je me sens plus libre que je ne l'ai jamais été, car la publicité n'a plus de prise sur moi. Les modes non plus, ni les discours sur le "pouvoir d'achat".

Comme l'a écrit Cyril DION dans son livre "Petit manuel de résistance contemporaine" (https://www.cyrildion.com/livres), il faut proposer de nouveaux récits, pour donner envier d'un autre futur. Ce futur sera plus sobre, moins orienté vers l'avoir....mais il sera plus soutenable et surtout pas moins triste.

Et j'aimerais être un de ces exemples de nouveaux récits. Donner envie à d'autres de démarrer aussi leur transition écologique et voir la vie différemment. Car cette Transition, à l'heure où l'on nous serine avec le pouvoir d'achat, elle nous donne du pouvoir de vivre....et c'est tellement mieux!

Et aujourd'hui, je suis même prête pour une nouvelle transition: une transition professionnelle cette fois.... mais là c'est une nouvelle histoire que j'aurai à raconter!

 

 

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F
Hola,<br /> Cela m’a fait plaisir d’en apprendre un peu plus sur toi. Si je commence à parler de moi et de mon parcours écologique, cela risque d’être très long, LOL. Je vais faire court : j’ai toujours aimé la nature et afin de la protéger, j’ai décidé de réduire mes déchets, d’utiliser des panneaux solaires et d’adopter le vélo comme mode de transport tant que possible. J’essaie aussi de recycler les choses que j’utilise à ma manière et même si je n’y arrive pas toujours, j’ai eu quelques bons résultats jusqu’à présent.
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