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Ecolo à gogo

Retour d'expériences sur un mode de vie plus sobre: vers le zéro déchet et le minimalisme. Des conseils pour faire sa transition à son rythme ©crédits photo C. Granet ou autres auteurs

Quand tout s'effrondre, comment ne pas sombrer?

S'informer sur l'avenir du monde, l'évolution du climat, les conséquences de notre mode de vie sur la planète et notre avenir, c'est un peu se jeter dans un abîme. On prend d'abord conscience qu'en fait rien ne va, que la seule règle qui dicte tout sur notre planète est la recherche du profit à tout prix et du profit rapide, quitte à détruire la planète et les humains qui l'habitent. L'espace temps n'est pas le même: ceux qui profitent aujourd'hui à plein de la société capitaliste et du "toujours plus" de profit ne seront pas là pour subir les conséquences de leurs actes. Et ceux qui leur succèdent espèrent certainement qu'ils pourront se payer un voyage sur Mars le jour où la vie sur Terre ne sera plus supportable.... Bref, quand on prend conscience de tout ça, au début, on ne sait pas quoi faire.

Et puis on découvre qu'il existe des alternatives, qu'on peut "faire sa part" et que si on est toujours plus à faire notre part et bien on changera le monde! On s'empare alors de tous ces sujets, on se met au zéro déchet, on s'achète les livres de la Famille zéro déchet (https://www.famillezerodechet.com/) on fait plein de choses soit même, on scrute sa poubelle, on se met la pression pour être toujours meilleur sur le "moins de déchets", "moins d'impact"...

A force, on frôle (dans certains cas on le vit) le burn-out, voire la dépression. Car on peut s’épuiser au quotidien à vouloir bien faire et constater que malheureusement cela ne suffit pas. Seule une crise et des confinements durs chaque année, comme le COVID en 2020, permettraient d'atteindre les objectifs de la COP 21 qui permettrait de tous rester en vie!

Et on ressent une grande solitude: on a l'impression d'être seul à comprendre ce qui se passe, mais qu'autour de soi tout le monde s'en fout ou n'a rien envie de faire! On vit alors ce qu'on appelle l'écoanxiété. Et la lecture des livres de Pablo Servigne (https://pabloservigne.com/) nous éclaire encore plus sur l'état du monde et notre état d'écoanxieux.

Mais comment faire pour continuer à vouloir changer son monde, faire prendre conscience au plus grand nombre que nous courons au désastre, pas pour nous en fait, mais pour nos enfants et nos petits enfants (si nous en avons un jour)?

 

 

 

La première étape à franchir, c'est d'accepter. Accepter qu'on n'est pas parfait et qu'on ne peut pas tout changer d'un coup. Accepter qu'il nous faut du temps pour évoluer nous même et aider les autres à évoluer. Car malgré tout l'évolution (de nos modes de vie) est indispensable.

Une autre chose primordiale à faire c'est s'écouter, écouter ses besoins, ses envies et savoir aussi les exprimer!.

En tant que femme, a fortiori quand on est une mère, c'est souvent difficile, voire même culpabilisant de reconnaître qu'on "s'écoute". Et pourtant ce sont bien souvent les femmes qui s'emparent du sujet zéro déchet par exemple et qui in fine s'ajoutent de la charge mentale en voulant tout faire elles mêmes (des cosmétiques à la nourriture en passant par les produits ménager). S'écouter ne signifie pas pour autant renoncer. Cela peut vouloir dire faire autrement.

Pour prendre mon exemple personnel, lancée dans la démarche zéro déchet je me suis mise à tout faire moi même, jusqu'à m'y épuiser et m'infliger des contraintes supplémentaires à un moment de ma vie où justement j'aurais dû prendre soin de moi. Alors, sans renoncer à mon engagement zéro déchet j'ai trouvé des alternatives plus simples pour moi (comme par exemple acheter mes produits ménager en vrac plutôt que de les faire moi même). Ce que je retiens de mon expérience c'est que c'est à chacun de trouver son équilibre, ce qui lui convient. Il faut savoir se fixer des objectifs, mais aussi savoir se faciliter la vie.

Enfin, si on veut continuer à avancer il faut (re)découvrir l'émerveillement "au coin de la rue". Je m'explique: on sait à présent que les voyages par avion sont très émetteurs de carbone et que si on veut réduire notre impact sur la planète il faut y renoncer. Pour ma part, ce "deuil" se fait progressivement, mais dans le même temps, j'ai découvert qu'on pouvait voyager tout en étant à 30 kilomètres de chez soi. Comme beaucoup j'ai longtemps considéré que voyager c'était partir loin, être "dépaysé" comme on dit. Aujourd'hui je sais que le voyage ne se résume pas à cela, et je prends de plus en plus de plaisir à prendre le temps de ne pas partir loin. Je profite pleinement des heures passées à voir le paysage changer sous mes yeux (et pas le nez collé à un hublot au dessus d'une mer de nuage); je lève les yeux et regarde les grues qui reviennent ou qui partent vers le sud, bref j'ai découvert l'émerveillement du quotidien.

J'ai aussi compris qu'à toujours penser que la solution (pour être bien, reposée, en forme) c'était de partir, de voyager, on en oubliait l'essentiel: que la vie se vit au présent (et qu'à toujours penser au futur on rate le présent justement).

Et je suis persuadée que c'est la clé de la guérison à l'éco anxiété: savoir accepter de ne pouvoir tout changer, se délecter de choses simples et non matérielles, et vivre au présent.

Et finalement c'est ainsi qu'on change le plus ses habitudes, et qu'on devient (encore) plus écolo.

 

 

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